
Disney estime que son principal ennemi est le piratage de ses films qui, pendant la quarantaine du coronavirus, a augmenté de 40%. Ainsi, pour le combattre, l’une de ses équipes de recherche a présenté un système basé sur la blockchain pour la distribution de ses productions cinématographiques, avec l’idée de lutter plus efficacement contre le problème.
Une équipe de développement de Disney vient de déposer un brevet d’application blockchain qui consiste en un mécanisme de gestion de sa chaîne d’approvisionnement. Disney cherche à profiter de la transparence de la blockchain pour cartographier et vérifier la distribution de son contenu.
Le système anti-piratage enregistrera sur une blockchain le parcours d’une production cinématographique depuis le moment où elle quitte la société de production, jusqu’à ce qu’elle arrive dans les salles de cinéma. L’objectif est de vérifier que le contenu est reçu à l’endroit convenu avant d’en autoriser la lecture à sa destination.
Disney prévoit d’ajouter plusieurs dispositifs anti-piratage à ses films. L’une d’elles consiste à placer un compteur inviolable qui vérifie que le contenu n’est lu que le nombre de fois où il a été autorisé.
La configuration de la blockchain comporte un mécanisme d’audit automatisé qui suit la lecture du contenu à la destination afin de garantir que le nombre de lectures est enregistré de manière fiable. Ainsi, un tel système empêche le piratage par le destinataire légitime du contenu sous la forme d’un nombre de lectures plus élevé que celui déclaré.
Brevet pour le système anti-piratage de Disney basé sur la blockchain.
On ne sait pas encore si et quand Disney mettra en œuvre ce nouveau système. L’entreprise dépose de nombreux brevets chaque année sans qu’ils se traduisent tous par des réalisations concrètes. Elle ne détaille pas non plus si le système anti-piratage est développé sur Dragonchain, la plateforme blockchain hybride publique/privée pour laquelle elle a lancé son Initial Coin Offering il y a quatre ans.
Peu d’argent pour le contenu en streaming de Disney
Le document déposé par l’équipe de Disney décrit un système anti-piratage basé sur la blockchain qui semble vulnérable car il n’empêche pas les pirates de pouvoir faire des copies pendant ou après les livraisons en salle.
De plus, elle ne semble applicable qu’à la traçabilité des films qui seront projetés dans les salles de cinéma. Aujourd’hui, cependant, il serait légitime de se demander si le public est prêt à retourner dans les salles de cinéma dans le monde post-pandémie.
Les cinémas du monde entier sont fermés depuis mars 2020. Les films que les spectateurs ont vus au cours des 14 derniers mois l’ont été très sur leur télévision, tablette ou téléphone.
Certains observateurs du secteur semblent convaincus que les gens se sont tellement habitués au streaming qu’il restera dans leur vie et qu’ils ne reviendront jamais aux salles de cinéma.
Disney a lancé sa plateforme de streaming en novembre de l’année dernière et a rapidement gagné plus de 100 millions d’abonnés. Mais dans le même temps, l’année 2021 pourrait être marquée par le début de « l’âge du platine du piratage« , comme l’a récemment souligné une analyste dans sa chronique. Alors, que va faire Disney ?
D’après ce qu’elle montre dans son brevet d’application blockchain, il semble que, pour l’instant, la société n’ait pas de solution pour lutter contre le piratage des films, séries et autres contenus diffusés en streaming sur Internet.
À l’heure actuelle, rien n’empêche les pirates de copier du contenu à l’ère du streaming en capturant simplement le flux vidéo des plateformes de streaming, et de plus en plus de contenu piraté se fraye un chemin sur l’internet. On ne sait pas encore si et quand Disney mettra en œuvre ce nouveau système. L’entreprise dépose de nombreux brevets chaque année sans qu’ils se traduisent tous par des réalisations concrètes.