
La volatilité des marchés des crypto-monnaies, les risques de criminalité financière et leur popularité effervescente ont amené les régulateurs de plusieurs pays du monde à considérer qu’il était nécessaire de mettre en place une vigilance accrue sur l’écosystème de la finance numérique, en essayant de ne pas étouffer l’innovation.
Récemment, des pays comme la Chine et la Suède, où ils développent leurs propres monnaies numériques émises par les banques centrales (CBDC), ont sévi contre les crypto-actifs, contribuant à une contraction rapide du marché de près de 30 %.
De même, certaines banques britanniques, dont Starling, Monzo et Barclays, ont suspendu les transferts vers les échanges de crypto-monnaies pour leurs clients en raison d’une augmentation potentielle des activités financières suspectées de blanchiment d’argent, selon une publication du Telegraph du 29 mai 2021.
Pendant ce temps, l’administration du président américain Joe Biden enquête sur les « lacunes » dans la surveillance des crypto-monnaies, en cherchant des moyens d’empêcher qu’elles ne soient utilisées pour financer des activités criminelles ou le terrorisme.
Dans le même temps, le président de la Commission américaine des valeurs mobilières (SEC), Gary Gensler, a déclaré qu’il était nécessaire d’avoir une législation dédiée aux échanges de crypto-monnaies. Soulignant que le blanchiment d’argent et les activités illicites sont leur principale cible. Il a été noté que la SEC pourrait rejeter onze demandes d’autorisation de fonds négociables en bourse (FNB) de bitcoins, et le krach boursier passé serait l’une des raisons qui pourraient renforcer sa position à son encontre. Toutefois, la commission n’a pas encore pris de décision.
La réglementation pourrait porter atteinte à la vie privée
La réglementation sur les échanges et les crypto-monnaies s’inscrit en partie dans une série d’objectifs fixés par le Groupe d’action financière (GAFI) pour atténuer les risques présumés que posent les crypto-monnaies pour le financement du terrorisme et le blanchiment d’argent.
Le groupe international demande aux pays membres de renforcer la surveillance des prestataires de services utilisant des actifs virtuels, notamment en renforçant les mesures de connaissance de la clientèle et le partage des données des utilisateurs entre les différents prestataires. Cela signifie également un élargissement de la catégorie des actifs virtuels et des fournisseurs de services pour inclure les émetteurs de stablecoins, les échanges décentralisés, les outils DeFi et même les développeurs. Cette coordination mondiale irait à l’encontre de ce que certains considèrent comme l’essence décentralisée du bitcoin.
Pourtant, à plusieurs reprises, certaines de ces réglementations se sont avérées inefficaces. Par exemple, malgré l’interdiction de l’utilisation du bitcoin en Chine, son utilisation clandestine a augmenté, selon des rapports de Bloomberg. De plus, depuis 2013, le bitcoin a été interdit en Chine au moins 7 fois et pourtant son utilisation continue de croître.