
Sans aucun doute, l’assurance vie a été durant de nombreuses années le placement préféré en France. Ceci s’explique par la fiscalité allégée qu’elle offre et par ses nombreux autres avantages. Cependant, contre toute attente, en 2020, les placements en assurance vie ont connu une décollete mémorable. Quels sont les facteurs qui peuvent expliquer ce manque d’engouement soudain des Français pour l’assurance vie ? Voici quelques éléments de réponse.
Le rendement du fonds euros ne cesse de baisser
En général, les investisseurs s’orientent plus vers des investissements qui présentent peu de risques. Ainsi, si les Français sont si attachés à l’assurance vie, c’est bien parce qu’elle permet de placer des capitaux en totalité ou non sur le fond euro. Ce dernier comprend essentiellement des obligations et des garanties en capital. Cependant, depuis quasiment 20 ans, le rendement du fonds euros ne cesse de baisser. Il est par exemple passé de 5, 3 % en 2000 à 1, 4 % en 2019. C’est donc un rendement qui n’est plus très attractif.
Les Unités de Comptes ont été très secoués par la crise sanitaire
Les Unités de Comptes (UC) constituent la deuxième poche d’investissement de l’assurance vie. Plus risqués, mais plus rentables que les fonds euros, ce sont des investissements sur le marché financier et essentiellement en Bourse. Cette seconde poche de l’assurance vie a été très secouée par la crise sanitaire et économique qui a frappé le monde en 2020. Ainsi, on a remarqué une chute considérable lors du krach de mars 2020. Bien que par la suite, les cours en Bourse aient connu une montée, le CAC 40 peine à retrouver son niveau habituel.
Une taxation des gains
L’argent gagné en assurance vie est taxé. Le coût de cette taxe dépend de l’encours, mais aussi de la durée de vie du contrat. Par exemple, pour une durée de vie de moins de 8 ans, le gain en assurance vie est taxé à 30 %. Par contre, pour un contrat qui a plus de 8 ans, la taxation est de 24, 7 %. Par ailleurs, le gain ne bénéficie de cette taxation que si la somme en assurance vie est inférieure à 150 000 euros pour une personne et à 300 000 euros pour un couple. Dans le cas où le montant détenu excède ces seuils, c’est la taxation de 30 % qui est appliquée aux gains. Ceci constitue un frein dans la mesure où le livret d’épargne n’est pas par exemple taxé.
Une accessibilité limitée en comparaison aux livrets bancaires
Bien évidemment, l’assurance vie est un produit proposé par la plupart des organismes bancaires. Il est donc assez facile d’y souscrire. Cependant, pour faire un rachat, le délai de traitement de la requête est relativement long. En effet, qu’il s’agisse d’un rachat partiel ou total, le souscripteur doit patienter pendant plus d’une semaine (jusqu’à deux semaines) dans certains cas. Par contre, avec les livrets bancaires les virements peuvent se faire instantanément.
En définitive, voilà les raisons qui peuvent justifier la décollecte progressive que subit d’assurance vie depuis mars 2020.